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Finance durable et défense : Tribune de Laurence Méhaignerie

Mis à jour le 20 Mai 2025
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Finance durable et défense : pourquoi ne pas confondre ESG, impact et durabilité

Le débat sur la place du secteur de la défense dans la finance durable refait surface en Europe. Faut-il considérer les investissements militaires comme « durables » ? Pour Laurence Méhaignerie, associée fondatrice et présidente de Citizen Capital, la réponse est claire : oui, la défense doit être financée, mais non, elle n’entre pas dans le champ de la durabilité.

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Défense : un investissement nécessaire mais non durable

Dans le contexte géopolitique actuel, l’Europe a besoin d’investir massivement dans la défense et l’innovation. La France compte près de 4 000 entreprises du secteur qui doivent être consolidées et soutenues.

Mais pour Laurence Méhaignerie, assimiler la défense à la finance durable brouille le message. L’impact environnemental et social de cette industrie reste désastreux : pollutions liées à la production d’armes, destruction d’infrastructures essentielles en cas de conflit, déplacements massifs de populations.

« L’investissement dans la défense est nécessaire, il peut être responsable, mais il n’est pas durable. »

ESG, finance durable et finance à impact : ne pas tout mélanger

Une partie de la confusion vient du manque de distinction entre trois notions :

  • ESG : les fonds ESG évaluent la responsabilité des entreprises (gouvernance, pratiques sociales, réduction des émissions). Dans le nouveau contexte, ils pourront inclure des entreprises de défense.
  • Finance durable : terme large et imprécis, qui regroupe à la fois ESG et impact, sans véritable définition commune.
  • Finance à impact : vise à financer une économie de solutions aux défis sociaux et environnementaux, avec un impact mesurable et intentionnel. Elle n’a pas vocation à soutenir le secteur militaire.

La finance à impact, une autre vision de la souveraineté

Plutôt que d’investir dans l’armement, la finance à impact contribue à la souveraineté autrement :

  • développer des filières locales dans l’alimentation, l’énergie et l’industrie,
  • soutenir l’innovation numérique résiliente et conforme aux valeurs européennes,
  • financer l’éducation et la formation,
  • accompagner la transition agricole et l’installation des jeunes agriculteurs.

Ces investissements renforcent la résilience des sociétés tout en répondant aux enjeux climatiques et sociaux.

Clarifier les approches pour les épargnants

Les investisseurs particuliers et institutionnels attendent des produits financiers lisibles et cohérents. Mélanger ESG, finance durable et impact ne fait que brouiller le message.

  • L’ESG accompagne la transition des grands acteurs traditionnels.
  • La finance à impact soutient les nouveaux entrants qui proposent des solutions.

La distinction est essentielle pour maintenir la crédibilité des produits financiers et garantir la confiance des épargnants.

Conclusion

Assimiler la défense à la finance durable entretient une confusion néfaste. Oui, il est nécessaire de financer ce secteur pour des raisons de sécurité et de souveraineté. Mais non, cela ne peut être considéré comme durable au sens environnemental et social.

La finance à impact, elle, a d’autres réponses à apporter : investir dans des projets qui renforcent la résilience, réduisent les dépendances et apportent des solutions aux défis majeurs de notre siècle.

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