Stratégie interroge Laurence Méhaignerie sur son parcours
Laurence partage son parcours dans les lignes de Stratégies magazine, de son expérience en tant que chercheuse pour l’égalité des chances, son passage en Ministère puis sa décision de mobiliser du capital pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de notre époque.
Extrait :
« En 2004, elle rédige avec Yazid Sabeg, pour l’Institut Montaigne, un rapport, « Les Oubliés de l’égalité des chances », puis saisit cette opportunité pour devenir chercheuse associée de l’Institut. Elle œuvre à rendre concret l’engagement des entreprises sur la diversité sociale.
Cela lui ouvre les portes de l’État : jusqu’en 2006, Laurence Méhaignerie bûche au sein du cabinet d’Azouz Begag, alors ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances. Mais elle se confronte à la difficulté des projets publics… « L’État, c’est comme un paquebot avec un moteur de mobylette », décrit-elle. Pourtant, elle observe que certaines entreprises concrétisent leur engagement.
Elle décide d’importer en France le concept de « fonds à impact » et crée Citizen Capital en 2008. « À l’époque, on était en pleine tempête financière », sourit-elle. Mais le projet arrive à convaincre. Il lève 22 millions d’euros, puis 43, puis 102, pour aboutir à 280 millions gérés en 2024. « Après la crise, beaucoup de gens se sont posé des questions pour relever les défis environnementaux et sociétaux autrement que par la philanthropie et l’État », se souvient Laurence Méhaignerie.
C’est ainsi que Citizen Capital a pu faire grandir des sociétés comme Ulule, Hubcycle, ou créer des fonds dédiés à une nouvelle approche de l’agriculture. « La période actuelle est l’heure de vérité », dit-elle, alors que les questions d’écologie et de diversité sont remises en cause.
Nous verrons qui a été opportuniste et qui était convaincu.
Mais elle reste positive. Ce backlash temporaire ne la surprend pas, après des années de progression. La douceur commence par la patience.
